L'administration des Mamelouks

Cet oligarque militaire d'origine servile au service des derniers sultans ayyubides est imposé à la tête du pouvoir, ce qui lui rend le contrôle de l'administration modèle et d'assurer la prospérité du seul pays du monde arabe à être libéré des difficultés des Mongols (destruction du califat abbasside de Bagdad en 1258).

Alexandrie a désormais le monopole de la livraison d'épices aux chrétiens européens. Les Vénitiens et les Génois qui se disputaient ce marché, malgré la défense de l'église, n'hésitaient pas à transporter du bois, du fer, des armes et des esclaves aux Égyptiens. Les impôts perçus au départ d'Alexandrie expliquaient le luxe de la cour du Caire et les magnifiques monuments de la capitale: mosquée funéraire de Qalaun (XIIIe siècle), mosquée-madrasa du sultan Hasan (xive siècle), mosquée de Qaitbay (XVe siècle).

Mosquée funéraire de Qalaun 

Mosquée-madrasa du sultan Hasan

Mosquée de Qaitbay

Les Mamelouks bahrites

De 1250 à 1382, les Turcs détiennent le pouvoir entre les mains des Mamelouks bahrites (de bahr, d'après leur caserne sur le Nil, sur l'île de Rawda). Le sultan Qutuz (1259-1260) a vaincu les Mongols (1260) à Aïn Djalout, en Syrie et a sauvé l'Égypte, mais a été assassiné sous les ordres du lieutenant Baybars (1260-1277). Il lui a succédé, était considéré comme un calife, mais sans pouvoir, un survivant des Abbassides. Il fut le véritable fondateur de l'empire mamelouk et conquit surtout la plupart des villes de Jérusalem dans le royaume latin et le commerce rivalisait avec Alexandrie. 

Les Mamelouks burdjites

En 1382, le pouvoir est transféré aux Mamelouks burdjites (de Burj, tour fortifiée, d'après leur résidence dans les tours de la Citadelle du Caire). La nouvelle dynastie était victime de nombreux coups d'État. La situation économique n'était pas si bonne: la monnaie d'or se déplaçait vers l'ouest et l'Égypte ne possédait qu'une seule monnaie de billon.